Rumah Batu album review in ProgCritique, France – 5 stars
C’est une musique et une vision personnelle que le claviériste, compositeur et producteur Indonésien, Dwiki Dharmawan développe au cours des huit longs titres, entre 5:59 et 14:14 minutes, de son nouvel album « Rumah Batu » (qui signifie « la maison en pierre » en bahasa indonésien) , sorti sur le label MonJune. Pour l’accompagner dans cette création il a obtenu les musiciens et chanteurs (ses) dont il était le plus proche pour réaliser cette production musicale. Nguyên Lê, à la guitare; le légendaire bassiste flamenco fretless, l’espagnol Carles Benavent, l’extraordinaire flûtiste, également originaire d’Indonésie, Sa’at Syah, et, l’épine dorsale progressive éprouvée de Yaron Stavi, une compagne d’origine israélienne née au Royaume-Uni à la contrebasse et le batteur Asaf Sirkis. Cet album fait suite à l’excellent « Pasar Klewer » publié en 2016.
L’album dans son ensemble développe un jazz-rock inventif et dépourvu de contrainte, parsemé de-ci de-là d’interventions musicales d’une vingtaine de saveurs ethniques diverses. Cet aspect particulier de la musique met en mouvement et exacerbe le côté funky et Groove de ce jazz rock aux connotations progressives. Écoutez le titre d’ouverture « Rintak Rebana » pour vous faire une petite idée de la musique que propose Dwiki Dharmawan, dans la veine de Billy Cobham et Chick Coréa, et je défie quiconque de ne pas trouver dans ces 10:39 une phrase musicale ou un brin de mélodie qui ne lui fera pas ouvrir grande les oreilles.
Cependant, le morceau d’ouverture très typé jazz voir free n’est pas représentatif à 100% du reste de l’enregistrement, la deuxième piste « Paris Barantai » dégage lui le côté ethnique Indonésien de l’artiste. Le titre est en partie chanté puis laisse la place au jeu de guitare phénoménal de Nguyén Lé et aux interventions de la flûte de Sa’at Syah qui illuminent littéralement la composition. Beaucoup plus folk dans la démarche « Impenan » , sur un tapis musical soft jazz, laisse la place au chant féminin de Dewi Gita pour une longue complainte langoureuse et hypnotisante. Plus proche de ce que nous chroniquons habituellement, « Janger » affiche même quelques influences Caméliennes, prétexte à un déploiement de soli plus flamboyants les uns que les autres. Morceau de bravoure et titre éponyme de l’opus « Rumah Batu » se déploie en deux suites, de respectivement 12:24 et 14:14 minutes, des pièces denses et sans contexte des compositions aventureuses et véritable bouillon de culture musical qui rend en grande partie cet album attachant et étincelant. Le terme de rock fusion peut s’appliquer sans problème à « Samarkand » qui transcende sur sa durée une foule de styles, une perle de volupté à déguster de préférence au coucher du soleil. Enfin pour terminer ce « Rumah Batu » l’exotique et déconcertant « Salamatkan Orang Utan » appose une touche de légèreté et de gaieté à l’ensemble de ce bel album.
Super claviériste et compositeur que ce Dwiki Dharmawan, obtenez son album pour l’incroyable diversité et le dynamisme de ses compositions, l’osmose d’une brillante fusion entre le jazz et le prog !
* De plus le packaging est super !
Source:
Progcritique
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